Grandir ensemble, pour apprendre à vivre ensemble
Ayant fréquenté une école privée quand j’étais enfant, j’ai souvent regretté de ne pas connaître les autres enfants de mon quartier. Du coup, à l’adolescence, ils me faisaient peur ou ils attisaient ma curiosité. Quand je les voyais regroupés en bas de chez moi, je me sentais exclue. Mes filles sont scolarisées dans les écoles publiques du quartier et j’ai découvert à travers elle, le plaisir de grandir ensemble dans un même quartier.
C’est en lisant cet article sur Libération Laisser les enfants apprendre ensemble dans leur quartier, et suite à la suppression des colonies Arc-en-ciel de la Ville de Paris, que j’ai eu envie d’écrire ce post. Parce que grandir ensemble n’est pas neutre dans une société.
Apprendre ensemble : pour apprendre à vivre ensemble
« L’enfer c’est les autres » écrivait Jean Paul Sartre… Oui surtout si on ne se connait pas. Vous n’avez jamais remarqué que vous supportez beaucoup mieux le bruit que font vos voisins depuis que vous avez fait connaissance ? Eh oui, le fait de se connaître permet de se comprendre et même si on ne s’apprécie pas forcément. Je trouve que cela développe la tolérance. En laissant nos enfants fréquenter des établissements de proximité, nous leur laissons le choix de choisir leurs amis tous horizons confondus, de s’enrichir librement et de développer leur tolérance face aux différences de chacun. C’est comme ça que je le vois et le ressens. Et vous ?
Partir en vacances, un privilège rendu accessible grâce à Arc-en-ciel
On n’est pas obligé de passer ses vacances avec ses voisins me direz-vous. C’est vrai, mais Arc-en-ciel avait surtout l’avantage d’offrir un petit séjour hors du quotidien, aux petits parisiens qui n’ont pas la chance d’avoir une grand-mère pour les recevoir l’été à la campagne ou à la mer. Ce que je trouvais bien dans le fonctionnement Arc-en-ciel, c’est que les tarifs étaient ajustés en fonction du quotient familial, ainsi nos enfants se côtoyaient sans discrimination aucune, dans un esprit de mixité si cher à mes yeux… Une autre façon de grandir ensemble
Zoé 11 ans, raconte sa dernière colo Arc-en-ciel » L’été dernier j’ai fait du kayak pendant des jours et des jours c’était une colo itinérante. On montait nos tentes tous seuls (on galérait au début) on changeait de camping régulièrement, on a fait des veillées, on s’organisait seuls pour manger, faire la vaisselle, les monos nous disaient comment faire mais on devait se débrouiller tous seuls. J’ai adoré ce côté d’être une grande et être autonome. On a même pêché c’était chouette même si on n’a pris qu’un tout petit poisson minuscule, mais c’était rigolo. (…) « J’ai appris des trucs, je me suis bien amusée surtout, et j’ai rencontré plein de monde «
Roméo, 6 ans et demi raconte : « Je suis parti deux fois en colo Arc-en-ciel. La première fois, j’avais 5 ans, c’était ma première colo et je suis parti tout seul pour 4 dodos. La deuxième fois, j’avais 6 ans et je suis parti avec ma petite sœur, Zélie. À chaque fois c’était bien! Ce que je préfère c’est les veillées! On se couche tard. Une fois on a fait un feu de camp et on a grillé des chamallows, c’est trop bon ! (…) J’aimerais bien retourner en colo avec ma petite sœur et mon cousin!
Combien d’enfants parisiens ne partiront pas en vacances en 2018 ?
Là est la question… La Ville publie sur sa page officielle « qu’elle recentre son action sur les publics les plus en difficulté, en lien avec les services sociaux. » Cet arbitrage sème un fort sentiment de colère et d’injustice auprès des familles et de déception auprès des enfants. La mairie annonce un nouveau dispositif à venir et rappelle au passage les aménagements existants. SIC. Certes, Paris est bien loti, mais entre rester deux mois à Paris et avoir la chance de partir s’aérer à la campagne entre copains, y’a pas photo non ? Si vous aussi, cette décision vous révolte, signez la pétition ici : https://www.change.org/p/anne-hidalgo-pour-le-maintien-des-colos-arc-en-ciel